La pollution lumineuse
Photo : Daniel Brousseau, Club des astronomes amateurs de Sherbrooke, comète Tsuchinshan-ATLAS
La pollution lumineuse constitue un problème majeur tant pour les astronomes professionnels que pour les amateurs. En effet, elle limite les endroits où les grands télescopes terrestres peuvent être construits et affecte négativement les images capturées par ces instruments, en particulier ceux situés près de grandes villes. Les amateurs sont également touchés, car la pollution lumineuse limite les lieux d’observation et le nombre d’astres visibles. Bien que des techniques et des outils existent pour atténuer les effets de la pollution lumineuse, les seuls moyens de s’en libérer complètement consistent à se rendre dans un endroit où le ciel est entièrement noir ou à envoyer des télescopes dans l’espace.
Ci-dessous, vous trouverez de l’information sur la pollution lumineuse, ses effets sur la nature et sur l’humain, ainsi que des pistes de solution à ce problème.
Définir la pollution lumineuse
On peut définir la pollution lumineuse comme l’ensemble des impacts négatifs de l’éclairage artificiel pendant la nuit, qu’ils affectent les humains ou d’autres éléments de la nature. Elle est généralement causée par une lumière trop intense, à des moments inappropriés, au mauvais endroit et trop bleue ou blanche.
La pollution lumineuse est causée par la lumière artificielle nocturne émise par les humains.
Les types de pollution lumineuse
La luminescence du ciel nocturne :
Lumière dirigée vers le ciel qui interagit avec les particules de l’atmosphère (par collision et diffusion), illumine le ciel et voile les étoiles.
L’éblouissement :
Lumière intense qui empêche l’œil de s’habituer à la noirceur, ce qui nuit à la visibilité. Par exemple, les phares d’une voiture.
La sur-illumination :
Utilisation excessive et inutile de la lumière. La sur-illumination est souvent liée à une illusion de sécurité. Par exemple, un bâtiment vide ou un stationnement inutilisé illuminés la nuit.
L’éclairage intrusif :
Lumière passant d’une propriété à une autre. Par exemple, une lumière d’une cour éclairant une chambre voisine.
Les conséquences
La pollution lumineuse a autant d’impacts dévastateurs sur les écosystèmes que sur la santé humaine.
Impacts écologiques
La pollution lumineuse affecte de manière significative tous les écosystèmes, mais plus particulièrement les écosystèmes nocturnes. En effet, la lumière des villes perturbe la migration des oiseaux qui se repèrent grâce aux étoiles. Chaque année en Amérique du Nord, environ un milliard d’oiseaux meurent après avoir heurté des bâtiments.
La pollution lumineuse à un effet négatif sur les cycles naturels. En effet, l’éclairage artificiel a considérablement modifié le temps d’ensoleillement quotidien, qui est également indicateur des saisons.
En effet, le mode de vie de plusieurs organismes dépend de la nuit et du cycle lunaire, que ce soit pour se cacher, se reproduire ou chasser. Le temps d’ensoleillement quotidien, qui est un indicateur des saisons, est également perturbé. Certains animaux et végétaux doivent se synchroniser avec les saisons afin d’accomplir certaines fonctions vitales, comme l’hibernation ou la migration. Ces dernières en sont donc également affectées.
Impacts sur l'humain
L’exposition à un éclairage excessif ou à des lumières bleutées est corrélée à de nombreux problèmes de santé, notamment des maux de tête, de la fatigue, un risque accru d’obésité et à divers problèmes de santé mentale. Même une faible quantité de lumière peut perturber la production naturelle de mélatonine et affecter le sommeil. Un risque accru de cancer du sein et de la prostate a même été observé pour les personnes travaillant de nuit.
La pollution lumineuse entraine également un gigantesque gaspillage énergétique. Environ un tiers de la lumière nocturne produite sur Terre est en effet dirigée vers le ciel, et ne remplit donc pas sa fonction initiale. Chaque année, aux États-Unis, cette perte représente 3 à 7 milliards de dollars, soit l’équivalent de 21 millions de tonnes de CO2.
Finalement, il y a la disparition de notre héritage nocturne, causé par la luminescence du ciel nocturne. Le voilement du ciel masque la plupart des étoiles et dissimule complètement la Voie lactée. On utilise parfois le mot « noctalgie » pour décrire ce sentiment face à la perte de l’accès à un ciel noir.
Photo : Jeremy Stanley

Constellation d’Orion vue depuis un ciel urbain.

Constellation d’Orion vue depuis un ciel noir.
Des solutions!
Bien que les solutions puissent sembler simples, leur mise en œuvre par les diverses communautés, organisations et entreprises ne l’est pas toujours. Ces solutions se résument généralement à une meilleure gestion de l’éclairage. Ces mesures sont résumées par les quatre mesures, décrites par les Pratiques d’Éclairage Respectueuses de l’Environnement Nocturne (PEREN).
Les solutions à la pollution lumineuse consistent à réfléchir à l’éclairage des espaces, tant en termes de lieu que de durée.

I. L'orientation
Privilégier l’éclairage du sol.

II. La couleur
La lumière ambrée (température sous 2700K), qui contient moins de lumière bleue, est la moins néfaste.

III. La période
Ne garder les lumières allumées que lorsqu’elles sont nécessaires.

IV. La quantité
Prioriser un éclairage de faible intensité.
Pour réduire les effets de la pollution lumineuse, il est d’abord crucial de choisir judicieusement l’éclairage selon le contexte d’utilisation. Il est facile de retrouver sur l’emballage d’une ampoule son intensité, mesurée en lumen, et sa température.
Quelques ressources utiles
Vous trouverez plus d’information en français et en anglais sur les solutions à la pollution lumineuse en consultant les différentes ressources ci-dessous.
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