Le ciel étoilé vous attire? Vous voudriez, peut-être comme nos ancêtres, vous sentir plus familiers sous la voute céleste? Vous êtes sur la bonne page web! Dans cet article, les bases de l’astronomie amateur vous seront dévoilées. Vous verrez comment il est possible d’observer le ciel en toute simplicité ou avec des outils d’une grande complexité technique. Le ciel est accessible à tous, peu importe le budget et le temps disponible. Dans cette page, vous verrez comment choisir un site d’observation, comment vous repérer dans le ciel, le matériel dont vous aurez besoin et les différents types d’objets célestes qu’il est possible d’observer.

1. Choisir un site d'observation

La première chose à considérer est la visibilité du ciel sous lequel vous souhaitez observer. La pollution lumineuse est un fléau pour l’astronomie, principalement autour des grandes villes. Celle-ci prend une multitude de formes, mais ce qui affecte le plus l’astronomie est ce qu’on appelle la luminance nocturne du ciel.

Pour les astres les plus lumineux, comme la Lune et les planètes, la pollution lumineuse est moins dérangeante. Par contre, si vous souhaitez observer des objets moins brillants, comme la Voie lactée ou des nébuleuses, il faut se diriger vers un endroit ou le ciel est le plus noir possible.

Pour aider à localiser un ciel noir, il existe des cartes interactives indiquant la pollution lumineuse, telle Dark Sky Map ou Light Pollution Map.

L’échelle de Bortle est un outils fréquemment utilisé afin de quantifier la qualité d’un ciel.

Une valeur de 1 sur l’échelle est un ciel parfaitement noir, 4 est un ciel rural assez noir, et 9 est un ciel complètement voilé, comme c’est le cas dans les grandes villes. La figure 1 vous démontre les différentes valeurs de l’échelle de Bortle.

Pour vous donner un exemple de l’impact de la luminance nocturne du ciel, dans une grande ville comme Montréal, seulement une trentaine d’étoiles sont visibles. En contrepartie, dans un ciel parfaitement noir, plus de 4000 étoiles, et même la Voie lactée, sont visibles. Enfin, le choix du ciel est important selon ce que vous souhaitez être capable d’observer.

2. Se repérer dans le ciel

L’observation du ciel nocturne, sans avoir de repères, peut être vertigineuse. Il peut sembler y avoir tant d’étoiles, mais par où commencer?

Les constellations constituent de bons points de repère pour se retrouver parmi les différentes régions du ciel. En 1922, l’Union astronomique internationale (UAI) a divisé le ciel, par des frontières précises,  en 88 constellations (voir figure 2).

Une constellation, par définition, est un groupe d’étoiles voisines sur la sphère céleste, présentant une figure conventionnelle déterminée, à laquelle on a donné un nom.

Les constellations que l’on peut voir dans le ciel nocturne changent selon les saisons. Cela est dû à la révolution de la Terre autour du Soleil. Certaines constellations, restent cependant toujours visibles dans le ciel. Dans notre hémisphère, ce sont les constellations qui se situent près de l’étoile Polaire (près de l’axe de rotation de la Terre). Cela dépend de la latitude à laquelle nous nous trouvons.

L’étoile Polaire est un autre point de repère intéressant pour se situer dans le ciel. Comme mentionné plus haut, elle est essentiellement alignée avec l’axe de rotation de la Terre. L’étoile Polaire reste toujours au même endroit dans notre ciel pendant la nuit, et elle est facile à repérer en partant de la Grande Ourse (voir figure 3).

3. Matériel d'observation

Il existe une multitude d’outils très pratiques pour observer le ciel, dont le cherche-étoile, les cartes du ciel et plusieurs autres.

Cherche-étoile

Un des outils le plus communément utilisés est le cherche-étoile. Celui-ci permet de chercher la portion du ciel qu’il est possible d’observer, pour une heure et une date donnée. Il affiche les constellations du ciel et quelques objets d’intérêt. C’est un outil très pratique pour avoir un aperçu global du ciel qui nous attend.

Cartes du ciel

Pour avoir des informations plus détaillées sur le ciel, il existe des logiciels et applications présentant une carte numérique du ciel, telle que l’application Stellarium (sa version web) ou Sky Safari.

Ceux-ci contiennent d’immenses catalogues d’étoiles et d’objets du ciel profond. Ils peuvent aussi indiquer quand et où trouver les planètes et la Lune dans le ciel, ce que le cherche-étoile ne peut pas faire.

Les cartes du ciel papier sont aussi une autre alternative intéressante.

À l'oeil nu

Il n’est pas toujours nécessaire d’utiliser du matériel sophistiqué pour observer le ciel. Il suffit parfois de s’émerveiller devant la voute céleste. Bien que l’utilisation d’un télescope puisse être passionnante, elle peut aussi représenter un défi technique, surtout pour quelqu’un qui débute. Simplement regarder le ciel, comme nos ancêtres le faisaient autrefois, peut nous aider à mieux le connaitre. Cela pourrait même nous faire sentir plus chez nous dans cette nature spatiale.

Les yeux prennent environ 30 minutes pour s’habituer à la noirceur. L’utilisation de la lumière rouge déshabitue beaucoup moins les yeux à la noirceur que la lumière blanche. Ainsi, une lampe rouge pour éclairer votre entourage et votre matériel est d’une très grande utilité.

Jumelles

Si vous souhaitez pouvoir observer le ciel plus en détail, après l’œil, les jumelles sont une excellente option. Certains objets s’observent mieux à travers des jumelles qu’à l’œil nu ou au télescope, en plus d’être faciles d’utilisation. Elles agrandissent légèrement le ciel, captent davantage de lumière, rendant certains objets invisibles à l’œil nu, visibles.

Par exemple, la galaxie d’Andromède s’observe mieux à l’aide de jumelles qu’avec un télescope, étant donné que c’est un objet peu lumineux, mais assez large dans le ciel (6 fois plus large que la Lune).

Comment choisir des jumelles?

Télescopes

Le télescope est certainement l’instrument de référence en astronomie. Il existe une très grande variété de télescopes. Il peut être très difficile de naviguer dans ce monde complexe pour choisir un instrument qui convient autant à nos besoins en termes d’observation qu’à nos moyens financiers.

Comment choisir un télescope?

4. Se préparer à observer

Que ce soit pour faire de l’observation à l’œil nu, avec des jumelles ou au télescope, il y a quelques trucs pratiques à considérer avant de débuter l’observation.

Éviter préférablement les soirs de pleine Lune : la Lune, très lumineuse, éclaire le ciel, le rendant plus clair et faisant disparaître un grand nombre d’étoiles. Même pour l’observation de la Lune elle-même, la pleine lune n’est pas optimale en raison de l’éclat trop fort. Il est préférable de l’observer dans ses autres phases, car la lumière du Soleil éclaire les reliefs de manière oblique, ce qui permet de distinguer davantage de détails.

Idéalement, attendre une heure après le coucher du Soleil pour débuter l’observation : effectivement, le ciel sera encore éclairé par le Soleil même après qu’il se soit couché. Sauf pour quelques objets spécifiques, il est donc préférable d’attendre au moins une heure pour que le Soleil soit assez bas sous l’horizon et avoir un ciel plus noir.

Préparer ses observations : il peut être intéressant de prévoir ce que l’on va observer pendant une soirée. On peut le faire avec un cherche-étoile, avec des cartes du ciel, ou encore grâce à une application (ou à un logiciel) comme nous avons vu précédemment. Cela vous permet de sélectionner des cibles appropriées à l’équipement que vous prévoyez d’utiliser. Cependant, il est également possible d’aller observer sans plan, en fonction de ses envies. L’observation du ciel doit avant tout être agréable !

Les programmes d’observations que la FAAQ : Il peut être difficile pour une personne débutante de savoir quoi observer. Les programmes d’observation de la FAAQ peuvent être intéressants pour faciliter l’introduction à l’observation astronomique. Vous pourrez choisir parmi 10 programmes ayant chacun 4 niveaux de difficulté. Le niveau débutant est accessible à tous, mais seuls les membres de la FAAQ ont accès à tous les niveaux (Devenir membre). Pour connaître le fonctionnement ainsi que de compléter un programme, veuillez vous rendre sur la page web à cet effet.

Contacter un club d’astronomie : il peut être utile d’entrer en contact avec un club d’astronomie pour obtenir des réponses à vos questions ou pour en savoir plus sur leurs activités.

Trouver un club membre de la FAAQ

5. Objets célestes

Le ciel nocturne est riche en cibles intéressantes à observer, mais celles-ci ne se révèlent souvent qu’à ceux et celles qui savent où chercher. Voyons quels types d’objets célestes sont accessibles aux astronomes amateurs.

Les satellites artificiels

Les humains laissent leurs traces où ils vont, l’orbite de la Terre n’a pas été épargnée. Une grande variété de satellites artificiels tournent autour de la Terre, souvent d’ouest en est. La plupart d’entre eux ne sont pas visibles à l’œil nu, car ils ne réfléchissent pas suffisamment la lumière. Ceux qu’on peut apercevoir le plus facilement sont les « Flash Iridiums », créés par les satellites Iridium, une famille de satellites de télécommunication, ainsi que par la Station spatiale internationale. Les satellites Starlink, en particulier ceux qui viennent d’être lancés, forment souvent une file de points brillants se déplaçant lentement dans le ciel. Ces passages sont particulièrement impressionnants.

Les étoiles filantes

Les étoiles filantes sont causées par de petits météoroïdes, généralement de la taille d’un grain de sable, qui entrent et se désintègrent dans l’atmosphère terrestre. Elles peuvent se produire à n’importe quel moment de l’année, mais certaines périodes sont plus propices que d’autres. La pluie d’étoiles filantes (ou météores) la plus connue est certainement les Perséides, qui a lieu au début d’août. La plupart des pluies périodiques sont causées par des débris laissés par différentes comètes qui ont jadis croisé l’orbite de la Terre. C’est la comète Swift-Tuttle qui est à la source des Perséides. Cette comète nous visite tous les 133 ans.

La Lune

Ensuite, la Lune est certainement une cible de choix, car elle est visible presque toutes les nuits, et même le jour !

Grâce au changement de phases, le terminateur, soit la ligne qui sépare les faces éclairées et celles dans l’ombre d’un corps céleste, met en évidence des cratères et des reliefs intéressants. La lumière est oblique, ce qui fait ressortir les ombres et crée des effets de contraste. C’est pourquoi il est moins intéressant d’observer la Lune lors de la pleine Lune, car la lumière est directe et il est difficile de distinguer son relief. On peut l’observer très bien à l’aide de jumelles ou d’un télescope avec peu de grossissement. La FAAQ offre aussi le programme d’observation de la Lune dont le niveau débutant est accessible à tout le monde.

Les planètes

Les planètes sont relativement faciles à observer avec un simple télescope, même s’il n’est pas très puissant. Elles se distinguent facilement dans le ciel nocturne et peuvent être ciblées avec précision par un instrument d’observation.

Les planètes les plus proches de la Terre, Mercure et Vénus, présentent des phases similaires à celles de la Lune, et sont toujours visibles juste avant ou après le lever ou le coucher du Soleil. La planète rouge-orangé Mars est facilement identifiable et, parfois, elle laisse voir certains détails. Les lunes galiléennes de Jupiter sont facilement observables à l’aide de jumelles, tandis que les anneaux de Saturne offrent un spectacle époustouflant, même avec une vision peu détaillée.

La Voie lactée

La Voie lactée est notre galaxie que nous pouvons observer de par sa tranche, puisque nous sommes à l’intérieur de celle-ci. Elle comporte entre 100 et 400 milliards d’étoiles et autant d’exoplanètes. Elle a un diamètre estimé à entre 100 000 et 120 000 années lumières.

Contrairement aux objets précédents, à l’exception peut-être des étoiles filantes, celle-ci reste invisible dans un ciel urbain. Cependant, si vous avez la chance de vous rendre dans un lieu où le ciel est complètement noir, vous serez émerveillé par la splendeur de cet objet. Vous pourriez passer la nuit à l’observer, allongé sur le dos.

Les amas d'étoiles

Les amas d’étoiles sont composés d’une multitude d’étoiles qui sont liées entre elles par leur gravité commune. Il y a deux types d’amas d’étoiles. Les amas ouverts sont plus petits et plus jeunes et les amas globulaires sont des objets très anciens, qui regroupent beaucoup plus d’étoiles. Certains de ces objets sont visibles à l’œil nu, mais des jumelles ou un télescope permettent d’en observer certains qui sont moins visibles.

Les nébuleuses

Les nébuleuses sont des objets fascinants. Certaines peuvent être observables à l’aide de jumelles, mais il est indispensable d’utiliser un télescope pour profiter de leur richesse. Les nébuleuses sont une cible de choix pour l’astrophotographie, puisqu’il est ainsi possible d’avoir des images plus détaillées et de cibler des fréquences de la lumière qui mettent en valeurs certaines structures invisibles à l’œil. Il y a plusieurs types de nébuleuses, telles les régions HII, des pouponnières d’étoiles brillantes, les rémanents de supernova (les restes d’une étoile ayant explosé en supernova) et les nébuleuses planétaires, issues de vieilles étoiles plus légères (comme le Soleil éventuellement), qui perdent leurs couches externes, pour devenir des naines blanches.

Les galaxies

Enfin, il y a les galaxies. Ces cibles sont beaucoup plus difficiles à observer. Il faut un télescope assez large et beaucoup de patience pour avoir l’opportunité de les observer. Les galaxies sont aussi des cibles de choix pour les astrophotographes.

Vous pouvez également trouver plus d’informations sur le site Web de l’astronome amateur Roger Ménard.

Vous avez maintenant tous les outils pour commencer à observer le ciel. Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous contacter ou contacter votre club d’astronomie local.