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Histoire - préhistoire - de la Société d'Astronomie du Planétarium de Montréal


Avant propos

Le texte qui suit a été publié dans le numéro du printemps 2005 d'Hyperespace -- le bulletin-liaison de la Société d'astronomie du Planétarium de Montréal. Vous comprendrez à la lecture qu'il a d'abord été rédigé à l'intention des membres actuels de la SAPM; je crois toutefois qu'il mérite également une diffusion plus large en ce 17 avril 2005. Ce petit chapitre de l'histoire de l'astronomie amateur au Québec éveillera, je l'espère, des souvenirs agréables pour plusieurs d'entre vous.

Bonne lecture !

Par Marc Jobin

Les 20 ans du… Club Espace !

Bien peu de membres actuels de la SAPM, même celles et ceux qui en font partie depuis plusieurs années, connaissent l'histoire — ou devrais-je dire, la préhistoire — de notre Société. Le printemps 2005 est l'occasion idéale d'effectuer un petit retour en arrière et de vous raconter la naissance… du Club Espace !

La nébuleuse se condense
Flashback : été 1983, Centre écologique de Port-au-Saumon, Charlevoix. Chaque année depuis 1973, les deux première semaines d'août y sont consacrées à des stages d'initiation à l'astronomie destinés à des jeunes de la fin de l'élémentaire au collégial. Des stagiaires provenant des quatre coins du Québec y sont encadrés par des astronomes amateurs chevronnés, heureux de partager leurs connaissances et leur passion pour le ciel étoilé. Mais comment prolonger cette expérience au-delà des deux semaines de stage ?

Dès l'automne suivant, encouragés par Denis Bergeron, astronome amateur bien connu de la région de l'Outaouais, quelques jeunes stagiaires et moniteurs établis dans la région de Montréal ont commencé à se réunir de manière informelle. Le proto-« Club Espace » (nom choisi en référence aux camps de Port-au-Saumon — « ex-PaS ») amorçait sa formation…

Peu nombreux, mais dynamiques, les membres du groupe participent à une foule d'activités, et créent une forte impression en juin 1984 au congrès de l'AGAA (Association des groupes d'astronomes amateurs, prédécesseur de la FAAQ). À cette occasion, Denis Bergeron, dont la candidature avait été vigoureusement appuyée par le Club Espace, reçoit le trophée Meritas de l'AGAA. Initialement constitué de moniteurs et de participants aux camps d'astronomie de Port-au-Saumon, le cercle des membres du Club Espace s'ouvre rapidement à des amateurs de tous horizons. Les réunions ont lieu les deuxième et quatrième vendredis de chaque mois, et rassemblent de cinq à vingt personnes.

La naissance
L'acte de naissance officiel du Club d'astronomie Espace de Montréal est signé le 17 avril 1985, date de l'émission des lettres patentes de cette corporation à but non lucratif. Les demandeurs sont Patrice Gérin-Roze, Judith Lampron, Jean-Luc Filion et… votre humble serviteur. Le siège de la corporation est situé quant à lui au Planétarium Dow, comme on l'appelait à l'époque : dès le début, l'adresse du Club Espace est donc le 1000, rue Saint-Jacques.

Cette relation avec le Planétarium, établie grâce au concours de Pierre Lacombe, se consolide rapidement puisque le Club Espace commence à y tenir ses réunions bimensuelles. Le Club participe activement à l'organisation des activités de la Journée internationale de l'astronomie, qui se tiennent à plusieurs reprises au Planétarium à l'époque.

Au début des années 1990, le Planétarium souhaitait se doter d'une « Société des Amis », comme en possèdent le Jardin botanique et l'Insectarium. Deux choix s'offraient à la direction du Planétarium : parrainer le démarrage d'une toute nouvelle société à but non-lucratif, ou s'associer à un organisme existant et ainsi profiter de l'expertise déjà en place. Quelques candidats potentiels à cette « fusion » existent, mais c'est l'affinité naturelle entre le Planétarium et le Club Espace qui prévaudra.

Pour officialiser ce mariage, les lettres patentes de la corporation ont été amendées une première fois en 1993 : le Club d'astronomie Espace de Montréal devenait la SAP, la Société d'astronomie du Planétarium. À peu près à la même époque, le Planétarium laissait tomber le « Dow » : on parlerait dorénavant du Planétarium de Montréal. Afin de refléter cet état de choses, le nom de la SAP est modifié à nouveau en 1996 pour prendre sa forme actuelle : la Société d'astronomie du Planétarium de Montréal.

Une étoile brille
Au moment de la transition, en 1993, le Club Espace compte une soixantaine de membres. Au cours des quelques mois suivants, ce nombre explose littéralement, passant rapidement à 200 à la fin de 1993, puis à 300 cinq ans plus tard : nul doute que le prestige de l'institution-hôte attire un grand nombre de nouveaux membres ! La croissance fulgurante des premières années s'est quelque peu apaisée, mais la SAPM grandit toujours, l'effectif actuel étant d'environ 450 membres. La SAPM, de loin la plus grosse société d'astronomie au Québec, rejoint la Fédération des astronomes amateurs du Québec en 2004.

Grâce entre autres aux cycles de cours qu'elle offre, la SAPM est devenue au fil des ans un important lieu d'apprentissage de l'astronomie en tant que loisir. Car la plus grande richesse de la SAPM, ce sont ses membres : des gens passionnés, mordus de l'observation du ciel et toujours prêts à partager leurs connaissances et à échanger des idées.

Pour avoir vécu chacune des étapes de l'existence de la SAPM, je me réjouis de constater que la Société a atteint la masse critique qui assurera sa pérennité. Souhaitons simplement qu'elle saura éviter les pièges qui sclérosent trop souvent les organismes de plus grande taille, et qu'elle conservera la modestie et l'enthousiasme du « petit club » qu'elle a un jour été.

Vive le Club Espace — et longue vie à la SAPM !

[Tiré de : Hyperespace -- Le bulletin-liaison de la Société d'astronomie du Planétarium de Montréal. (ISSN 1703-3357) Vol. 16, no. 1, Printemps 2005, page 4.]